Le Droit de la Famille : un sujet pour les auteurs
Parmi les avocats, certains pensent encore que le droit de la famille est une « sous-spécialisation , à la croisée de l’assistanat social et de la psychologie. C’est bien méconnaitre cette matière si riche et qui nécessite, outre des qualités humaines, de solides connaissances juridiques. Il semblerait que le droit de la famille soit en train de sortir de l’ombre, grâce au monde de l’art et du divertissement. Ces auteurs auraient-ils compris la richesse de notre quotidien ?…
Sur le site du cabinet, dans la page intitulée « Notre différence », voici ce que nous avons écrit :
Le droit de la famille est un domaine du droit qui touche à l’intime, au privé, aux liens qui unissent ou séparent les individus entre eux. Notre métier en tant qu’avocates est d’offrir une écoute attentive à nos clients, de prendre en considération les aspects humains et psychologiques de leur situation et de leur offrir les perspectives, judiciaires ou non.
Cette dimension humaine est véritablement au cœur de notre pratique, de notre façon d’envisager notre métier. C’est pour elle que nous avons choisi de nous consacrer exclusivement au droit de la famille.
En voyant successivement la sortie du dernier opus de Ian McEwan, « L’intérêt de l’enfant », et la création d’une série canadienne, « Ruptures », dont les héroïnes sont des avocates en droit de la famille, j’ai compris pourquoi des auteurs avaient eu envie de s’approprier le sujet qui anime mon quotidien. Le droit de la famille est une matière noble où tous ce qui fait l’humain se rencontre : les sentiments d’amour, de haine et de vengeance…, les valeurs éducatives et de transmission, la place et le rôle de parent, le rapport à l’argent, etc…. . Tous les ingrédients sont réunis pour faire d’excellentes fictions, à mon avis !
L’humain au cœur de nos systèmes
Dans « L’intérêt de l’enfant », l’héroïne est une juge aux affaires familiales. Si vous lisez régulièrement ce blog, vous savez à quel point la notion d’intérêt de l’enfant est importante – on la dit même « supérieure » – et motive les décisions des JAF. Pour « Ruptures », les scénaristes se sont inspirés d’une célèbre avocate en droit de la famille au Canada, Suzanne Pringle, pour créer les deux personnages principaux.
Évidemment, il s’agit de fictions et, par conséquent, les situations de crise s’accumulent bien plus que de raison. Mais si le droit de la famille commence à intéresser les auteurs, c’est certainement parce qu’ils ont compris l’utilité de remettre l’humain au cœur de nos systèmes et de nos institutions.
J’ai hâte de voir cette série dont les critiques outre-Atlantique sont très élogieuses. Mais en attendant, si vous voulez offrir un peu de littérature à Noël (la période se prête aux cadeaux), pourquoi ne pas choisir le dernier McEwan ? Bonnes fêtes à tous !