Lors d’une précédente chronique, nous parlions du risque de divorcer trop vite (Divorcer vite fait, mal fait…). La récente vague de réformes de simplification des procédures judiciaires a, entre autres, apporté une modification visant à se passer du juge dans les divorces par consentement mutuel : à partir du 1er janvier prochain, chaque époux devra avoir son avocat et le divorce sera enregistré par un notaire (voir ici). Surfant sur cette volonté de divorcer plus vite et plus facilement, le site divorceprive.com vient de lancer la DivorceBox. Le divorce par consentement mutuel peut-il vraiment s’offrir à Noël ?
Un divorce, fut-il par consentement mutuel, reste une séparation, la fin d’une relation qu’on espérait, généralement, infinie. Même si l’on souhaite que les choses se passent au plus vite pour pouvoir tourner la page, les rancœurs, les non-dits, la colère et la tristesse existent. Les nier pour s’entendre au plus vite sur les termes du divorce revient à prendre le risque que tout ressurgisse quelques années plus tard devant le juge pour dénoncer un accord dans lequel on ne se retrouve finalement pas. C’est ce que les avocats en droit de la famille constatent tous les jours. Peut-on alors parler de gain de temps ou d’argent ?
Accompagner son client
Car le divorce – comme beaucoup de moments importants de la vie, heureux ou malheureux – demande à chacun un temps pour l’accepter dans toutes ses composantes. Les questions financières, et bien sûr celles liées aux enfants sont toujours au cœur du conflit. Mais elles sont bien souvent l’expression concentrée et déplacée des problèmes de communication, des inquiétudes face à l’avenir, des colères larvées ou non, etc. Même si l’avocat n’est ni un psy ni une assistante sociale, son premier rôle est bien d’écouter son client pour comprendre ses enjeux, ce qui l’anime profondément. Il est illusoire de penser que des époux qui se séparent ont simplement besoin de réponses juridiques ou de solutions toutes faites. Ils ont en réalité avant tout besoin d’être écoutés, entendus et conseillés sur l’éventail des possibilités juridiques. Cet accompagnement ne peut évidemment pas se mettre en boîte. Une procédure toute faite est une procédure qui ne correspond à personne et qui ne peut donc satisfaire réellement personne. Un avocat accompagne son client, le soutient, le conseille. Aucun algorithme, robot, box ou uberisation ne pourra jamais en faire autant.
Evidemment, il est tentant de croire qu’il est possible, simplement grâce à une hotline et à des contrats types de divorcer rapidement et facilement, surtout lorsqu’il n’y a ni bien ni enfant au milieu. Mais rares sont les ruptures qui se vivent dans la joie et la bonne humeur. Et rares sont les hotlines qui satisfont leurs clients surtout quand on ne sait pas qui répond. Même s’il n’y a aucun enjeu autre que ceux des émotions et des sentiments des deux époux, il est essentiel de les accueillir pour atteindre un véritable consentement. C’est peut-être encore plus vrai aujourd’hui. Puisque chacun des époux doit avoir son propre avocat, même dans le cas d’un divorce par consentement mutuel, les deux avocats ont un rôle central à jouer pour mettre leur savoir au service des véritables désirs de leurs clients sans imposer un cadre « type ». Un avocat simple rédacteur ne suffit pas. Il faut un avocat conseil. Le droit de la famille ne peut pas se penser en dehors de sa dimension humaine.
Le processus collaboratif garantit ce type d’accompagnement grâce à une écoute active et à une formation spécifique des avocats. Mais si vous souhaitez ne pas rendre service à vos proches et si vous cherchez un cadeau de mauvais goût à glisser sous le sapin cette année, la DivorceBox est toute indiquée !